Nos capsules : Impact économique 

Les actualités économiques de l’heure, démystifiées. C’est le rendez-vous que proposent nos experts Stéfane Marion et Denis Girouard.

La croissance de la population canadienne s'accélère en 2024

14 mai 2024       Transcription

Dans cette capsule : Performance des marchés | Inflation | Taux d'intérêt | Croissance démographique | Demande d'électricité

Retour à la case départ pour la Fed?

16 avril 2024       Transcription

Dans cette capsule : Marchés | Inflation | Énergie | Logements

Records boursiers sur un fond d'économie faible

19 mars 2024       Transcription

Dans cette capsule :  Performance des marchés | Économie mondiale | Emploi | Productivité | Inflation

Le Canada pris dans un piège démographique

14 février 2024       Transcription

Dans cette capsule :  Performance des marchés | Inflation | Logement | Démographie

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Les petits détails pour tout savoir

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Nous sommes aujourd'hui le 14 mai 2024 et je suis en compagnie de notre économiste en chef, Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

Bon matin. On recommence encore avec les chiffres au niveau des performances du marché boursier.

Oui, qui n’était pas très bonne en avril, on a terminé avec un mois négatif. Par contre Denis, depuis le début du mois de mai on a repris un peu de terrain perdu en fait, de sorte que le trimestre à date est légèrement positif au niveau des actions mondiales. Remarque, par contre, le Canada fait un petit peu mieux que la Bourse mondiale, ce qui est une exception depuis le début de l'année-là de trimestre à date.

Est-ce que la bourse au Canada c'est à tous les niveaux, mais aussi dans le certains secteurs bien spécifiques?

Non, en fait Denis c'est plutôt des secteurs plus associés à l'incertitude par rapport à peut-être des perspectives d'inflation ou puis de croissance économique. Parce que on constate que trimestre à date au Canada c'est le secteur des matériaux, donc les aurifères, en hausse de près de 12% sur le trimestre, près de 18% année à date. Constate aussi, secteur énergétique, près de 4% de croissance géopolitique hein, qui est difficile à lire présentement et un gain de 16%. Donc n'eut été de ces 2 secteurs-là c'est certain que la bourse Canadienne serait pas en hausse de 6.4%. Donc c'est principalement les aurifères, le secteur énergétique, puis le secteur minier aussi là dans tout ça.

Donc tout ça est lié à la perspective des taux d'intérêt et les taux d'intérêt, ils semblent vouloir être à un haut présentement-là. On sent avoir une tendance légèrement à baisser.

Oui, je pense Denis que c'est correct de supposer que les banques centrales ont fini de monter les taux. En tout cas, c'est notre scénario. La question maintenant, c'est à quelle vitesse vont pouvoir les baisser? Donc on détecte que dans les économies émergentes, il y a des légères baisses de taux qui ont déjà eu lieu. Certaines économies avancées ont commencé à baisser les taux. On pense à la Suède. Peut-être la zone européenne qui veulent faire très bientôt. Mais on demeure à des niveaux de politique monétaire restrictive. Mais à grosse question, Denis, qu'est-ce qui va se passer aux États-Unis?

Exactement, au niveau de l'inflation surtout. Parce que dans le fond, c'est toutes des anticipations de baisse de taux. Les baisses de taux ont toujours été dans nos derniers discours en fonction d’où va se situer l'inflation, mais l’inflation ne baisse pas vraiment.

Oui, en fait, ce qui a été téméraire de Jérôme Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, c'est d'avoir supposé dès le mois de novembre passé, qui était en position de baisser les taux agressivement en 2024, ce qui a mené justement à cette remontée fulgurante de la bourse. Or la réalité Denis, c'est que depuis 3 mois, l’inflation ne collabore pas. Ça fait 3 mois consécutifs où le changement mensuel annualisé est bien au-dessus de la cible de 2% de la Réserve fédérale. Donc la Banque centrale est un peu menottée par rapport à ce qui se passe au niveau de l'inflation globale.

Puis une des bonnes causes c'est la rémunération.

Avec un taux de chômage en deçà de 4%, on se retrouve aussi avec une accélération de la compensation des travailleurs. Donc on carbure à du 4.8% annualisé. C'est un rebond par rapport au trimestre précédent. Donc clairement ce ne sont pas des chiffres qui sont porteurs pour des baisses de taux imminentes aux États-Unis.

Puis on a eu le chiffre d'emploi au Canada récemment.

Oui, au Canada, une dynamique d'inflation qui est due à autre chose. Bon chiffre d'emploi était très fort Denis, j'en conviens. Par contre malgré la hausse de 90,000 emplois, le taux de chômage n’a pas baissé. Et puis là je sais, avant que tu me poses la question, pourquoi y a pas baissé? C'est parce qu'il y a une croissance fulgurante de la population en début 2024. Après seulement 4 mois, la population en âge de travailler est déjà en hausse de plus de 400,000 individus. La moyenne historique, c'est 100,000 en fait 110,000 individus pour les 4 premiers mois de l'année. L'année passée, c'était un record, on avait dévié de tout ça 280,000. Denis, on est 47% plus élevé que l'année passée au niveau de la croissance de la population donc on se dirige vers un nouveau record de croissance de population présentement.

Donc l'année dernière, on avait une croissance de population d'à peu près 1.3 millions.

1.3 millions.

Mais cette année tu anticipes quoi, avec un chiffre comme ça?

J'avoue qu'on on avait pensé que ça allait être 1 million, mais peut-être que c'est pas le cas. Puis, une des raisons pour ça, c'est parce que le gouvernement fédéral a averti les gens qu'à partir de 2025, il y aura un ralentissement au niveau des entrées d'étudiants étrangers, de travailleurs temporaires, donc Denis, il y a fort à parier que plusieurs gens qui voulaient venir au Canada sont en train de devancer leurs plans pour pas être pris avec cette contrainte de 2025. Donc je pense qu'il faut revoir à la hausse Denis, on est en voie de surpasser 2023 qui était un année record. Donc il y aura des enjeux économiques de ça Denis là.

Mais en même temps, on sait bien que l'inflation reste élevée, mais c'est aussi du beaucoup du loyer. Puis là quand on regarde à travers le Canada, on voit vraiment que la hausse du loyer est incroyable.

Mais je n’arrive pas à bâtir assez de maisons pour les gens qui viennent présentement. Donc les gens sont obligés de se repositionner via de la location, puis la réalité, Denis à 8.5% l'inflation des loyers est la plus élevée depuis 1980. Note que dans certaines provinces, bon, au Québec, c'est du 10%, en Alberta c'est du 14% où la croissance démographique est la plus forte au monde. Donc tout ça limite la capacité de baisser les taux de la part du Canada. Je continue de penser qu'ils vont baisser les taux cet été, peut-être à partir du mois de juillet, mais les baisses de taux sont moins agressives que ce qu'on a vu par le passé. Pourquoi? Parce que je dois composer justement avec cette croissance démographique qui s'accélère au lieu de décélérer comme tout le monde s'attendait.

Le mois dernier, on avait parlé de l'électricité aux États-Unis. Là ce mois-ci, tu veux nous parler de l'électricité au Canada, de la consommation d'électricité.

Oui, Denis, parce que ce n’était pas censé se passer comme ça parce que depuis 15 ans au Canada, on a une demande d'électricité qui est plutôt stable. Aux États-Unis c'est en train de reprendre parce que j'ai un processus de relocalisation de la production manufacturière, au Canada on n'a pas commencé à faire ça, on a annoncé des subventions, bon, c'est pas confirmé, concrétisé en en production à présent. Par contre, au Canada, c'est avec l'augmentation fulgurante, encore une fois, de la population que je me retrouve dans "Oh mon Dieu, je suis surpris la demande d'électricité est en hausse."

Donc on le voit sur les graphiques, mais en même temps on commence à avoir un déficit de production d'électricité au Canada, ce qui est une première.

Denis, personne ne s’attendait à ce que ça reprenne de façon aussi importante, mais faut pas oublier, j'ai fait croître la population Canadienne de 4 millions dans les 4 dernières années. Normalement, je suis de refaire ça sur 10 ans, donc j'ai fait ça en seulement 4 ans. Ce qui fait en sorte que je me fais surprendre. De sorte que, avec de l'hydroélectricité moins abondante de la Colombie-Britannique et du Québec bon, des bassins d'eau moins remplis qu'à l'habitude. Pour la première fois de l'histoire canadienne, en fait, depuis au moins 2008, je me suis retrouvé qu'un déficit électrique au Canada. Donc j'ai dû importer de l'électricité des États-Unis pour pallier à mon manque à gagner au Canada l'hiver passé.

Quand on garde la consommation d'énergie en Ontario, parce que c'est intéressant de faire un certain parallèle. On se rend compte qu'on a probablement été à pleine capacité au niveau de la production nucléaire et que là, ça se transpose sur le gaz naturel.

Oui Denis, puis il faut bien penser que dans une ville comme le Grand Toronto présentement la croissance de la population est époustouflante. Là c'est 25 pourcent de toute la croissance de la population canadienne. Donc clairement ça amène des besoins énergétiques qui n’avaient pas été prévu, de sorte que pour pallier ou pour faire face à cette demande plus importante dans un contexte au total canadien où on a dû importer un peu, puis l'Ontario a été pénalisé. Je dois me repositionner sur de la production électrique qui est à base de gaz naturel. Donc on remarque dans la diapo que pour l'Ontario, j'ai presque doublé ma production d'électricité à base de gaz naturel qui est une énergie de transition en passant dans plusieurs pays hein, il n’y a qu’au Canada qu'on voit peut-être les choses un petit peu différemment. Mais ce qui se remet en question, Denis, est-ce qu'il est quand même possible dans un contexte-là de respecter le plan fédéral qui vise à décarboner le système électrique canadien dans les 10 prochaines années, avec une croissance de la population sous fulgurante, avant même que l'on commence à produire les voitures électriques qui auront besoin d'une consommation électrique. Absolument. Donc c'est moi je pense Denis, il faudra parier que on devra peut-être revoir les cibles de décarbonisation pour tenir compte de l'impact démographique. Faut pas oublier Denis, on l'avait dit le mois passé hein. Selon le plus célèbre démographe canadien, la croissance démographique, la démographie, explique 60% de tout, les 2/3 de tout, donc lorsqu'on voit l'impact démographique sur plusieurs secteurs canadiens, que ce soit les loyers ou l'électricité. On doit en tenir compte. Merci Stéfane. Et sur ce questionnement, nous vous proposons de surtout ne pas manquer notre prochain rendez-vous début juin. Espérons que nous avoir plus de clarté dans toutes ces données économiques. Merci, à la prochaine.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Nous sommes le 16 avril 2024 et je suis comme d'habitude en compagnie de Stéfane Marion. Bonjour Stéfane. Bonjour Denis. Alors on revient, bref rappel sur les performances des marchés boursiers dans le dernier trimestre.

En fait, le trimestre en cours Denis, on est au tout début, là c'est c'est le premier mois, ça fait à peine 2 semaines. Par contre on constate que c'est un peu plus difficile hein, puis c'est généralisé. Donc il y a un certain malaise dans le marché Denis. Ce malaise là se transpose comment ? La source principale c'est que les gens se font surprendre par une inflation qui est plus résiliente, en particulier aux États-Unis.

Où l'on constate qu’il y a beaucoup de mesures d'inflation qui surprennent à la hausse. Denis, ça, c'est le reflet d'une politique budgétaire très agressive aux États-Unis qui maintient une croissance plus élevée et qui veut dire croissance plus élevée, Denis, veut dire une inflation plus résiliente. Donc c'est un peu un vent de frustration pour les marchés financiers parce que jusqu'à tout récemment, on croyait que la Réserve fédérale, qui avait émis des propos en novembre dernier, en fait ce qu'il y avait mené à cette croissance fulgurante de la bourse, à l'effet qu'ils étaient en mesure de baisser les taux de façon agressive en 2024. Or Denis, on est presque retour à la case départ au niveau des obligations 10 ans aux États-Unis, alors que on doute maintenant de la capacité de la Réserve fédérale à pouvoir baisser les taux de façon agressive en 2024. Et pas seulement les taux d'intérêt qui montent, mais l'or aussi. Il n’y a pas que le marché obligataire évidemment Denis qui doute des décideurs politiques. Il y a aussi le prix de l'or qui atteint un record inégalé. Donc la ligne rouge en nominale, plus de 2200$ d'once, mais en termes réels, Denis, ajusté pour l'inflation, on est encore à 20% du sommet de tous les temps qui avait été observé en 1980. Denis, j'ai une prédiction à faire, je pense qu'on va revenir au sommet de tous les temps dans le contexte économique actuel. Donc ce prix élevé de l'or, c'est l'incertitude dans le marché comme dans le passé donc ce qu'on s'attend c'est que vraiment les taux d'intérêt risquent de baisser peut-être bien plus tard dans l'année, puis encore là, on est même incertains parce que on ne voit pas de ralentissement du tout là sur l'inflation. Pas pour le moment, puis aussi au niveau de la bourse. Le malaise dans un contexte la Réserve fédérale ne serait peut-être pas en mesure de baisser les taux agressivement, Denis, ne faut pas oublier que pour la bourse elle se transige présentement, le rendement sur les bénéfices est inférieur à ce qu'on obtient sur les encaisses aux États-Unis. Denis, ça c'est des phénomènes qu'on observe très rarement. En fait, c'est tellement rare que la dernière fois qu'on a vu ça c'est en 1998. Donc c'est une chose qu'on voit peut-être une fois par génération et en général ça ne dure pas. En général le rendement de la bourse pour compenser pour le risque doit être au-dessus de celui des encaisses, ce qui n’est pas le cas présentement. Donc si on doit revoir les prévisions de baisse de taux de la Réserve fédérale, il y a fort à parier que la bourse est vulnérable. On devra revenir à des valorisations qui reflètent peut-être une Banque centrale plus conservatrice.

Donc un risque plus élevé à être dans le marché boursier présentement, compte tenu de ce qu'on voit là, si les baisses de taux ne se matérialisent pas. Oui, puis en même temps, Denis, on doit composer, puis une des autres raisons pour laquelle les aurifères font bien, c'est le risque géopolitique ne va pas en diminuant. Récemment, on voit les événements au Moyen-Orient,

l'Iran, Israël maintenant. Donc on doit naviguer dans un environnement où on ne doit pas seulement gérer le risque au niveau des investisseurs, mais aussi l'incertitude. Or l'incertitude géopolitique emmène beaucoup d'incertitudes économiques et donc ça c'est plus complexe aussi pour les investisseurs. C’est pas de place à complaisance Denis. Puis si on regarde la moyenne des 5 dernières années, en fait, en plus d'une génération on n'a pas évolué dans un environnement d'incertitude économique comme on le voit présentement. Tout à fait, et en même temps la confiance des petites entreprises continue à baisser.

Mon Dieu, c'est comme pour les investisseurs ça Denis, les entreprises n'aiment pas l'incertitude. Puis la réalité c'est que pour les PME aux États-Unis, donc les petites entreprises, on vient de tomber à un niveau de confiance le plus bas en 11 ans. Faut retourner à la grande crise financière pour voir tout ça. Donc ça ce n’est pas annonciateur de croissance de l'emploi très vigoureuse au cours des prochains mois. À surveiller Denis, mais clairement il y a un impact là présentement.

Puis au même moment, on voit une demande accrue en électricité pour les prochaines années aux États-Unis, ce qui nous fait penser que peut être la décarbonisation ce n’est pas pour demain. Bien c'est ça qui est troublant Denis. Tu as des gouvernements qui ont fait plusieurs annonces à l'effet qu'on veut décarboner en telle ou telle date. Mais la réalité c'est que moi-même je me fais surprendre, dans un contexte où je n'avais pas prévu cette recrudescence de demande d'électricité. Oui, on prévoyait qu'il y allait avoir un processus de réindustrialisation en Amérique du Nord, par contre, le déploiement de l'intelligence artificielle est très énergivore, de sorte que pour la première fois en génération, on voit une recrudescence de la demande d'électricité. Or, Denis, la consommation d'électricité se fait surtout à base de gaz naturel et de charbon pour 60%. Donc, si on veut être cohérent avec ce qui se passe présentement puis qu'on veut réindustrialiser puis faire de l'intelligence artificielle, ça demande plus d'électricité. Il va falloir repousser à plus loin ces cibles de décarbonation qui ne tiennent pas la route dans le contexte actuel. Puis ce matin, bien on a eu le chiffre de l'inflation au Canada. Qu'en est-il un bien donner ? La bonne nouvelle, c'est qu'au Canada, contrairement au reste du monde, l'inflation surprend la baisse.

Le total demeure au-dessus de la cible, Denis. On est à 2.9 pourcent, la cible c'est 2 pourcent. Par contre, si on exclut la composante logement, on est à un point 4 pourcent. Donc ça ouvre la porte à des baisses de taux au Canada qui vont débuter avant les États-Unis, ce que le marché n'anticipait pas il y a quelques mois.

Sauf que le dollar canadien en subit les conséquences présentement. Il y a toujours un impact, Denis. Fait que oui, le dollar canadien est à par rapport au dollar américain, devrait continuer à se déprécier pour encore quelques temps, donc peut-être 3, 4 sous dépréciation supplémentaire pour refléter justement ces nouvelles attentes ou sa capacité de la banque du Canada à baisser les taux avant la Réserve fédérale.

Et puis pour baisser cette inflation-là, dû au logement, mais faut construire des logements. Ouais, Denis - puis une annonce à grande pompe d'Ottawa le 12 avril, à l'effet qu'on veut doubler le nombre de mises en chantier pour justement pallier à la pénurie de logements. Par contre Denis, c'est costaud comme commande parce que on veut doubler le nombre de mises en chantier alors qu'il y a déjà une proportion record de la main d'œuvre qui est employée dans le secteur de la construction. Ce n’est pas juste bâtir des logements Denis, c'est ce qui est afférent à la construction de logements, c'est des infrastructures, c'est des routes, c'est des écoles, c'est des hôpitaux, ce sont des égouts, donc beaucoup de besoin de construction pour les prochains, les prochains trimestres. Tout ça pour dire Denis, c'est que il y a au moins un secteur qui va bénéficier de la part des gouvernements, c'est le secteur de la construction pour encore plusieurs années. Ben merci Stéphane et merci à vous tous d'avoir écouté cette capsule. On se revoit début mai, à bientôt.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 19 mars 2024 et nous sommes comme d'habitude en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

Encore une fois cette fois-ci et comme les mois précédents, on est surpris par les actions. Un nouveau haut encore une fois, mais pas juste dans le secteur, au fin de fond, des États-Unis, c'est partout dans le monde.

Donc effectivement Denis, nouveau record pour les actions mondiales. Jusqu'à présent ça l'a surtout été tributaire de ce qui se passait aux États-Unis, ce qu'on voit sur la ligne bleue. Mais là, même lorsqu'on exclut les États-Unis, la ligne rouge, on constate un nouveau record pour les actions. Par contre, Denis, sous un fond de données économiques un peu décevantes.

Oui, mais en fin de compte ce n’est pas tous les pays qui vont dans le bon sens. Puis on pourrait dire même qu'il y en a juste un qui est vraiment en croissance économique ce qui surprend d'ailleurs, le marché boursier là.

La politique monétaire est restrictive, Denis, donc si on veut réduire l'inflation, faut qu'il y ait un impact sur la croissance. Puis ce qu'on constate c'est, j'ai déjà 3 pays du G7 qui sont en contraction économique avec 3 qui ne font pas très bien. Donc c'est un peu de la stagnation. Il y a qu'un pays qui se distingue des autres, ce sont les États-Unis.

Mais en même temps, c'est le pays où le déficit continue à s'accumuler et c'est un déficit vraiment important.

Oui, Denis. Donc, dans un contexte québécois, lorsqu'on se compare, on se console parce qu’aux États-Unis, si ce n'était de déficit budgétaire spectaculaire- en fait, Denis, je devrais dire inédit à ce moment du cycle. Parce qu'il faut bien penser que le taux de chômage aux États-Unis est à 4% seulement. Jamais de l'histoire des États-Unis on a engrangé des déficits aussi colossaux qu'on voit présentement. Donc si ce n'était des dépenses budgétaires, l'économie américaine, elle ne serait pas aussi vigoureuse.

Puis, quand tu fais la comparaison avec celui du Québec en pourcentage du GDP. Ça a l'air de quoi ?

Au Québec, on a parlé, on a fait grand état d'un déficit de 11 milliards qui est record, mais en pourcentage du PIB, c'est 1.9%. Donc on a déjà vu beaucoup pire. 1.9% au Québec versus 6% aux États-Unis, avec aucune accalmie en vue. Donc, il y aura très certainement un impact sur le taux d'intérêt à long terme, à moyen terme aux États-Unis, Denis, et sur les taux mondiaux.

Donc, si on fait une règle de 3 rapides, c'est comme 40 quelques milliards au Québec. C'est comme si Québec avait engrangé effectivement un déficit de 44 milliards au lieu du 11 milliards. Donc, encore une fois, lorsqu'on se compare, on se console.

Faut mettre les choses en perspective. Mais en même temps le secteur de l'emploi commence à ralentir vivement là aux États-Unis, surtout l'emploi dans le public. Donc il y a un apport des dépenses budgétaires très important Denis, mais ça n’empêche pas qu'au niveau des caractéristiques ou la fonction de réaction des entreprises aux États-Unis l'emploi à temps plein fait du surplace, donc aucune croissance de l'emploi à temps plein au cours des derniers mois aux États-Unis. C'est signe que la politique monétaire est en train de mordre.

Oui, définitivement. Puis en même temps, un rappel sur ce qui s'est passé de cela presque un an, les fameuses banques régionales. On les avait peut-être oubliés mais faut commencer à y réfléchir encore une fois.

Denis, politique monétaire restrictive, moins d'emplois à temps plein faut-il s’étonner à ce moment que les taux de perte sur les cartes de crédit et les prêts à la consommation sur les banques régionales américaines sont aussi élevés ou plus élevées qu'au sommet de la grande crise financière de 2008-2009 ? Donc encore une fois, ça nous met une perspective Denis, sur ce qui se passe avec la politique monétaire. Et oui, il y a un consensus que les Américains, l'économie américaine, va avoir engendré un atterrissage en douceur, mais il y a des données qui sont plus inquiétantes. Donc encore une fois, pour les perspectives de croissance escomptée sur la bourse américaine faut peut-être se donner une petite gêne présentement. De là notre vision plus prudente encore une fois des perspectives 2024 pour la croissance économique et la croissance des profits aux États-Unis, donc une sous pondération au niveau la recommandation des actifs boursiers présentement.

Ok, puis si on revient au Canada qu'en est-il du secteur de l'emploi ?

Non, c'est frustrant ici aussi, Denis. C'est vrai que la création d'emplois, elle était au rendez-vous au mois de mars, mais encore une fois, c'était uniquement dans le secteur public, à coût de déficit aussi, même si d'une moindre ampleur. Le secteur privé, la ligne rouge dans la diapo, Denis, fait du surplace depuis maintenant 6 mois. Donc encore une fois, c'est le reflet d'une politique monétaire qui mord.

Bon, on s'attendais à ça un petit peu quand même. Oui mais ce qui surprend c'est la résurgence des dossiers d'insolvabilité au niveau des entreprises, donc le secteur privé. S'il y a un accalmie au niveau de la création d'emplois dans le secteur privé, ça reflète justement des perspectives de croissance moins reluisantes pour le secteur privé, avec donc des dossiers d'insolvabilité qui sont revenus à leur sommet de 2005, si tu veux.

D'où probablement la stagnation au niveau de l'emploi dans le secteur privé, là.

Absolument.

Plus de faillites, moins d'emplois qui se créent. En fait, c'est difficile de trouver des emplois quand il y a beaucoup de faillites, donc ça se reflète.

Il faut s'attendre à des mois plus difficiles au niveau de l'économie canadienne.

Mais probablement le futur est encore très mauvais si on le regarde, si on regarde surtout la productivité. Je sais que tu en fait ton cheval de bataille là depuis quelques semaines là, mais effectivement ce sont des chiffres qui sont vraiment alarmants.

Mais sans augmentation de productivité, Denis, il n’y a pas d'augmentation du niveau de vie. Or les plus récentes données combinées par statistique Canada font état de 3 années consécutives de productivité en déclin au pays. C'est une première de l'histoire Denis.

Et même en accélération là.

En accélération par rapport à l'année passée, absolument. Donc il y a un besoin criant d'investissement au Canada. C'est ça le problème de la productivité, c'est qu'on est capable d'attirer des gens de talent au pays mais ont un besoin de capital et d'investissement qui n’est tout simplement pas au rendez-vous présentement.

Puis en même temps on voit qu’il y a une hémorragie du capital depuis 2007 là et puis on le voit vraiment là au niveau des actifs.

Si on essaie d'expliquer la performance moins robuste du SNPTSX par rapport au SNP 500, on a qu'à regarder les opérations d'international sur valeurs mobilières. Ce que l'on constate, c'est qu'à la lumière des chiffres défaillants ou décevants pour la productivité, il y a des investisseurs étrangers et canadiens qui boudent le marché canadien. Donc jamais depuis 2007 on a vu si peu de capital venir au Canada. Denis, il y a un besoin criant, moi je pense au niveau des autorités à Ottawa, en particulier avec le prochain budget à la mi-avril, de faire en sorte qu'on met en place au Canada un environnement plus attrayant pour attirer le capital étranger, ça c'est important. C'est une question de d'augmentation du niveau de vie au Canada.

Le message est fait. Si on revient sur notre, en fait, notre histoire favorite, l'inflation. On a eu le chiffre d'inflation ce matin au Canada, qu'en est-il?

En fait, juste une petite parenthèse pour le niveau de vie, peut-être un dernier truc, pour vous donner une idée-là, au niveau du niveau de vie présentement, le PIB réel par habitant au Canada est à seulement 76 % de celui des États-Unis. C'est là où la productivité est importante. Donc tu avais une question sur l'inflation Denis ?

Oui, l'inflation, notre sujet favori, on a eu les chiffres ce matin.

Oui, c'est tout chaud. Puis ça, c'est pour ça que tu t'es fait prendre dans mon dans mon ordre de diapo. Denis, c'est des chiffres qui ne peuvent plus justifier une politique monétaire aussi restrictive au Canada. Regardez la ligne bleue, on est en deçà de 3% sur l'inflation, puis sans le logement, qui est hors du contrôle de la Banque du Canada, on est à 1.3%. Donc je pense qu'il y a très certainement un recalibrage qui s'en vient au Canada dans les prochains mois, on aura des baisses de taux cette année je pense dans ce contexte-là. L'emploi prévu fait du surplace, la productivité n’est pas au rendez-vous, je dois attirer de l'investissement, puis l'inflation n'est plus une menace. Baisses de taux sont souhaitables.

Est-ce que tu prévois cette baisse de taux plus rapide dans le temps que qu'est-ce qu'on avait spécifié dernièrement ?

C'est une excellente question Denis, je pense qu'au mois d'avril ils vont peut-être ouvrir la porte, puis les baisses de taux se matérialiseront cet été.

Ce qui va probablement permettre aussi de remettre en marche les mises en chantier qu'on voit, qui sont vraiment stagnantes présentement à cause probablement des taux élevés. Donc crise de logement, crée de l'inflation à la hausse, mais en même temps, le fait que les taux sont élevés empêche la création de logements parce que c'est difficile de financer les projets.

Absolument, peut-être plus de vigueur dans l'activité des secteurs sensibles aux intérêts. Par contre Denis, il faut s'attendre à une dépréciation de la devise canadienne dans ce contexte-là.

Oui parce qu'on va baisser plus vite que les Américains.

Je pense que oui. Merci beaucoup Stéfane et merci à vous tous d'avoir participé et écouté cette capsule Impact économique. On se revoit le mois prochain, à bientôt, merci.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 14 février 2024 et je suis en compagnie de notre stratégiste en chef, économiste en chef, Stéfane Marion. Bonjour Stéfane,

Bonjour Denis, Joyeuse Saint Valentin.

Mais même chose à toi. Stéfane, on ne peut pas ignorer les marchés boursiers encore une fois des nouveaux hauts.

Ça carbure Denis depuis novembre dernier, alors que la Réserve fédérale avait laissé entrevoir des baisses de taux qui pourraient se produire plus rapidement. Le marché fait très bien. Nouveau record en date de février Denis puis on a donc repris et surpassé le précédent record atteint à la toute fin 2021.

Quand même. C'est assez surprenant.

Mais ce n’est pas généralisé, Denis.

Non c'est ça.

Parce qu'en ce début d'année on voit que c'est surtout les États-Unis et le Japon aussi qui font très bien. Remarque, pour les autres c'est plus pénible hein, le Canada est négatif, l'Europe à peine en croissance, pays émergents, du surplace. Donc oui les indices mondiaux - l'indice mondial - est à un nouveau record mais c'est vraiment le reflet surtout des États-Unis et, bon dans une moindre mesure le Japon.

Et puis dernièrement, hier, nous avons eu des chiffres d'inflation aux États-Unis. Surprise.

Et voilà, Denis, le marché atteint des nouveaux records basés surtout sur de l'expansion de multiples. avec un optimisme de baisse de taux imminente, mais des anticipations Denis, c'est fait pour être revu, surtout à la lumière des derniers chiffres d'inflation. Donc. C'est vrai qu'au total on est à 3.1%, mais l'inflation de base qui exclut les aliments et les énergies, c'est à 3 9%. Puis mois sur mois on voit même une accélération. Ce que ça fait Denis, ça fait en sorte de ligoter un peu la Banque centrale pour des baisses de taux imminentes, ce qui pourrait mettre en péril certaines composantes des marchés financiers qui avaient misé sur des baisses de taux très tôt en 2024. Donc faut oublier ça des taux au mois de mars si ça se produit, c'est en 2e moitié d'année. Donc ça pourrait amener une remise en question par rapport au scénario d'atterrissage en douceur aux États-Unis.

Effectivement parce que hier le marché obligataire, quand les taux ont monté sensiblement une vingtaine de points de base dépendant où on est sur la courbe, le Canada, US. Et puis on a eu aussi les marchés d'équité perdre énormément de terrain hier là donc aujourd'hui c'est un petit peu différent là.

Sans oublier Denis, le fait que certaines banques régionales aux États-Unis sont sous pression à cause de l’immobilier commercial. Si y'a pas de baisse de taux, la valeur de l'immobilier commercial est remise en question. Donc on remarque que certaines banques régionales aux États-Unis en arrachent dernièrement donc ça ça veut dire moins de transmission de crédit dans l'économie et donc moins de croissance. Donc pour l'instant ça va bien aux États-Unis. Cela étant dit, l'impact des hausses de taux passées n'a pas encore eu son plein impact sur les marchés financiers.

Oui on l'a dit dans nos rencontres précédentes, effectivement il reste encore beaucoup de terrain à avancer dans le fond pour voir justement ce que l'impact de l'inflation va faire dans l'économie. Mais quand on parle d'inflation au Canada, faut voir aussi que les composants sont un peu différents encore une fois.

Même chose au Canada, les gens anticipaient des baisses de taux, puis je pense que c'est encore correct, d'actualité, de penser à des baisses de taux Denis, sauf, sont repoussées aussi au Canada. Pourquoi ? Parce que je me retrouve dans une station, un peu comme aux États-Unis. J'ai une résilience, mais au Canada, elle est différente cette résilience. J'ai mis à savoir que c'est vraiment le secteur du logement, puis je sais qu'on en a parlé le mois passé, mais ça ne s’en va pas ça. Puis ça demeure une composante qui représente à peu près 30% de l'indice des prêts à la consommation qui garde l'inflation au-dessus de 3%. Donc la cible de la Banque du Canada, c'est 2%. C'est vrai que si on exclut le logement, on est à 2%. Mais la banque du Canada était très claire la semaine dernière qu’elle doit composer avec l'impact du logement. Et ça, c'est une situation qui différentes au Canada par rapport au reste du monde, c'est un peu unique au Canada.

C'est assez particulier, puis en même temps, mais on parle toujours d'accessibilité au logement et puis on le voit, s'il y a de l'inflation, c'est parce que c'est difficile d'accéder au logement, puis par région, au Canada, c'est très différent, mais on fait des nouveaux hauts encore une fois.

Denis, absolument, si l'inflation au logement est élevée, ça veut dire qu'il y a une question d'abordabilité. Donc, dans la région du Grand Vancouver, du Grand Toronto, c'est à peu près 100% du revenu médian des familles qui doit être engloutie pour pouvoir se permettre d'acheter une maison représentative de toute évidence Denis, pour certaines classes d'individus c'est hors portée le 100% du revenu. Puis ce qu'on remarque c'est que même à Montréal où c'est à peu près 50%, légèrement, ça aussi c'est un record. Donc dans plusieurs régions du Canada, l'abordabilité c'est la plus difficile depuis les années 80.

Puis, en même temps, on voit aussi que la population en âge de travailler au Canada, a bondi encore une fois. Probablement dû à l'immigration encore une fois.

C'est ça le point Denis, je ne peux pas améliorer mon abordabilité, même si je baisse les taux je dois composer avec une demande incroyablement élevée - demande de logement - puis ce que l'on constate, on en a parlé la dernière fois. La population au Canada en 2023, 1.2 million d'individus de croissance. Denis, on commence l'année avec 125,000 de croissance de la population au Canada au mois de janvier, donc on carbure encore à plus d'un 1 million d'individus en début 2024. C'est effarant, Denis. Dans la seule région du Grand Toronto, c'est 25% de croissance de la population au Canada provient de la grande région de Toronto où la croissance est de 32,000 individus par mois. C'est du jamais vu Denis, donc c'est une croissance fulgurante.

32,000... Quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps au Québec, on avait 50,000 immigrants par année, on peut s'imaginer 32,000 par mois, l'impact que ça l'a sur justement avoir accès au logement et tout ça. Puis en même temps c'est comme un « catch 22 » c'est que les permis de construction sont en baisse.

C'est ça Denis. Puis comme la politique monétaire est restrictive, il y a moins de construction, donc je me retrouve situation de déséquilibre. J'ai une très forte croissance économique alors que les permis de bâtir sont en chute libre au 4e trimestre de la plupart des grandes agglomérations urbaines. Puis toi qui est un spécialiste des finances publiques municipales, dans ton ancienne vie, on ne peut pas le passer sous silence le fait qu’il ne faut pas oublier que les municipalités ne peuvent pas engranger des déficits. Donc pour composer avec la croissance fulgurante de la population tu dois augmenter tes taxes municipales ce qui a une incidente sur l'inflation aussi.

Oui, tout à fait, tout à fait. Puis en même temps, le Canada est un peu pris dans un piège démographique que tu aimes bien appeler. Je sais que ça fait couler beaucoup d'encre, mais ce n’est pas moi qui a inventé la terminologie et ça a été inventé par un prix Nobel en économie qui stipule que –

Ce n’est pas toi?

Non ce n’est pas moi.

Stipule que croître l'économie uniquement par la population, c'est sûr que tu vas avoir de la croissance, ça ne veut pas dire que la croissance doit bien distribuer si tu n'offres pas aux gens que tu accueilles au pays la capacité d'exprimer leur productivité via un accroissement du capital. Donc, l'enjeu du Canada présentement, c'est que ma croissance de la population est plus élevée que l'investissement ou du capital disponible, que ce soient les constructions résidentielles, machinerie, équipement, et cetera, Denis. Donc, pour la première fois de son histoire, le Canada est dans un piège démographique. Puis tu remarques sur la diapo, c'est déjà arrivé que par le passé qu'un pays tombe en piège démographique, pense aux États-Unis en 2008, 2009, la grande crise financière, effondrement de l'investissement à cause de la crise du secteur bancaire. Mais, remarque Denis, ça a été peu profond, puis ça n’a pas duré. Alors que l'amplitude au Canada, elle est spectaculaire. Puis historiquement, c'est l'apanage des pays émergents de voir une croissance de la population aussi fulgurante. Donc Denis 2 choses, l'une, puis nous on est pro immigration, mais il faut s'assurer d'accueillir les gens au Canada avec dignité. Or présentement, le manque d'investissement fait en sorte que les premiers 300,000-500,000 qui rentrent au pays ont accès à certains services. Puis la balance, je m'excuse, ça ne fonctionne pas parce qu’il n’y a pas assez d'investissement. Donc ou bien on augmente l'investissement, sinon faut revoir les chiffres d'immigration au Canada pour permettre à l’économie d'absorber.

Puis par ricochet ça a un impact sur le niveau de vie au Canada.

C'est ça, la définition d'un piège démographique, Denis, c'est que c'est lorsque ta population croit tellement plus rapidement que ton investissement ou ton stock de capital que je n'arrive plus à augmenter mon niveau de vie. Or au Canada, la constatation c'est que le piège démographique est tellement important présentement que j'ai un différentiel presque historique entre PIB par capita, ce qui est le niveau de vie ou sa productivité entre le Canada ou les États-Unis. Donc on se dirige vers 6 trimestres de baisse et c'est l'enjeu. Donc le Canada doit tout faire pour attirer plus d'investissements au pays, sinon c'est de recalibrer en fonction d'où on est dans le cycle au niveau des chiffres de population. Donc encore une fois ce n’est pas s'opposer à l'immigration. Il y a toujours une contrainte en économie donnée hein, il y a toujours un chiffre qui t'amène une contrainte, donc on maximise le bien-être de la population sous contrainte. Présentement, on a une contrainte d'investissement. Qui n'est pas arrimée avec nos ambitions démographiques pour le moment et la raison pour laquelle on doit recalibrer. Sinon ça créé, ça joue des tours, même à la Banque centrale qui se retrouve avec une inflation plus résiliente.

Très intéressant Stéfane, et encore une fois merci beaucoup. En espérant que cela vous a aidé dans vos investissements. Merci d'être avec nous encore une fois et on se revoit début mars. Au revoir.

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